Officialisé en septembre 2020, le Canyon Precede:ON veut s’imposer comme le vélo électrique de ville idéal, mêlant robustesse, endurance et connectivité. Nous l’avons testé sur une centaine de kilomètres.
Canyon est aujourd’hui une marque de référence dans l’univers du vélo. Rebaptisée en 2002, l’entreprise allemande conçoit des modèles haut de gamme réputés à travers le monde : du vélo de route aux VTT en passant par les vélos de triathlon, Canyon a su se diversifier et se forger une solide image auprès des professionnels.
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Le fabricant n’a pas hésité à prendre le virage de l’électrique et propose désormais un catalogue étoffé : dix modèles branchés complètent son offre globale, tous adaptés à des usages variés (ville, route, tout-terrain). Bref, il y en a pour tout le monde, à condition d’y mettre le prix. Canyon vise le premium, et cela se ressent dans le choix des composants.
Modèle | Canyon Precede:ON |
---|---|
Nombre d'assistances | 4 |
Autonomie annoncée | 100 km |
Batterie amovible | Oui |
Bluetooth | Oui |
GPS | Non |
Écran | Oui |
Poids | 22.15 kilogrammes |
Dimensions | x x cm |
Taille des roues | 27.5 pouces |
Couleur | Gris, Champagne |
Poids maximal | 140 kg |
Phares | Oui |
Feu arrière | Oui |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un exemple prêté par la marque.
Difficile de rater le Canyon Precede:On (version CF 9 pour notre test) lorsqu’il se pavane dans la rue. Difficile aussi de ne pas détourner son regard lorsqu’il entre dans votre champ de vision. Le Precede:On en impose, le Precede:On attire l’œil. Il en impose, car son gabarit pourrait faire de lui le SUV des VAE urbains.
Un gabarit massif, un style légèrement futuriste, des roues de 27,5 pouces épaisses prêtes à affronter aussi bien le bitume des villes que les chemins des forêts. Décliné en version « cadre berceau » (ouvert, pratique à enfourcher) et « cadre classique » (fermé), le vélo veut s’adapter au maximum d’utilisateurs possibles avec ses quatre tailles (XS, S, M et L).
Le fabricant allemand a clairement joué la carte du minimalisme (absence totale de fils), sans pour autant être grippe-sou sur les équipements. Épuré, le cadre en carbone du Precede:On arbore de très belles finitions : Canyon a le souci du détail, et ça se voit. L’épaisseur du tube diagonal, où se niche la batterie, renforce son aspect robuste. Osons les mots : le vélo est une belle bête. On aime, ou l’on n’aime pas.
Marque haut de gamme oblige, Canyon opte pour une fiche technique de haute volée : cramponnés, les pneus gravel G-One Allround fournis par Schwalbe font partie des meilleures références du marché. Un atout de poids aussi bien pour la ville que sur piste. En clair, la polyvalence et l’adhérence sont les maîtres-mots.
Canyon fait appel à d’autres cadors de la filière, à l’image de Tektro pour les disques de frein, Gates pour la transmission à courroie (non salissante, peu d’usures), Enviolo pour la transmission automatique (voir plus bas) ou encore Bosch pour le bloc moteur. Placé à la base du cadre, il s’agit du Performance Line CX Gen 4, l’un des plus puissants pour la ville.
La firme d’outre-Rhin complète sa formule avec des poignées Ergon qui se sont avérées confortables, la selle Selle Royale Fizik Essenza, une tige de selle elle aussi en carbone ainsi qu’une lumière Supernova Mini 2 Pro ultra puissante (deux intensités au choix) qui a autant le mérite de vous signaler que d’éclairer la route.
Nous l’évoquions ci-dessus : Canyon n’a pas été avare au niveau des équipements, à un détail près. Si les garde-boue Wingee Ortlieb (aluminium) et le porte-bagages supportant une charge de 25 kilos maximum le catégorisent encore plus comme un vélo urbain, l’absence de suspensions ternit forcément le confort général. Nous y reviendrons.
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Terminons le tour du propriétaire avec le guidon en carbone, qui accueille en son centre l’affichage Bosch Kiox. Indispensable pour goûter à l’assistance électrique, cet ordinateur de bord amovible fournit une pléthore d’informations affichées sur plusieurs interfaces. Une rubrique du test y est entièrement dédiée.
Soyons clairs d’emblée : l’application Bosch eBike Connect qui accompagne l’expérience du Canyon n’est pas un indispensable. Si vous souhaitez profiter de votre monture sans vous prendre la tête avec toute une série de données, faites donc. Pour les puristes, l’app mobile peut s’avérer toujours intéressante si vous portez un intérêt à la data.
Bosch eBike Connect
Comment fonctionne Bosch eBike Connect ? Pour en profiter, téléchargez-là sur les boutiques d’application iOS ou Android, puis activez votre Bluetooth. Il suffit ensuite d’appareiller son téléphone à son vélo en suivant les instructions indiquées : cela prend moins de deux minutes.
La page d’accueil est divisée en deux parties : l’interface principale qui occupe 95 % de l’écran affiche votre nombre de kilomètres parcourus, votre vitesse moyenne, la quantité de calories brûlées et le dénivelé. Toutes ces données appartiennent au mois actuel. Une ligne dédiée au mois précédent est aussi disponible.
En naviguant vers le bas, la page d’accueil vous propose tout un tas de fonctionnalités gratuites ou payantes et quelques articles sur des mises à jour et autres nouveautés. Tout en bas, cinq onglets (dont celui de la page d’accueil) mènent à vos statistiques de conduite et de trajets.
L’onglet « Charts » liste vos déplacements. En cliquant sur l’un d’eux, une carte affiche votre itinéraire, l’heure, la durée et la distance. En basculant vers la droite, l’application va plus loin et indique la quantité de calories brûlées et votre cadence moyenne (les RPM, Round per minute).
Un nouveau swipe fait apparaître des graphiques relatifs aux dénivelés, à votre vitesse sur la distance parcourue, votre cadence et la puissance transmise tout au long du trajet. Des résultats précis qui conviendront évidemment aux plus invétérés d’entre nous. Mais après tout, pourquoi pas.
L’onglet numéro trois correspond à une carte. Vous avez l’opportunité d’ajouter des adresses favorites (Aller à la maison, Aller au trail, Itinéraires enregistrés, Lieux enregistrés) et de planifier un trajet. Ce dernier est alors censé s’afficher sur le petit ordinateur de bord fixé sur le guidon, mais cela n’a jamais vraiment fonctionné dans notre cas.
Le quatrième onglet (un logo vélo) apporte l’ensemble des informations techniques et logicielles du modèle, lorsque le dernier onglet est dédié aux paramètres, mentions légales, aide et à propos de.
Le fonctionnement du Precede:ON repose sur une équation complexe impliquant deux éléments importants : la transmission automatique Enviolo Automatiq Sport, intimement liée au contrôle et à l’ajustement du RPM (tour par minute). Comprendre ce système, c’est trouver son équilibre selon trois situations données : le plat, la côte et le démarrage. Mais la chose n’est pas toujours aisée.
Le RPM, c’est quoi ? Le « Round Per Minute » correspond au nombre de tours de pédaliers effectués chaque minute. Fait rare pour le souligner, le Canyon Precede:ON vous donne l’opportunité de contrôler votre RPM.
Un module composé de boutons physiques et placé sur la partie gauche du guidon permet d’accéder aux paramètres de réglages du RPM. Par tranche de cinq, le RPM oscille entre 30 et 120. Cet éventail très large cherche donc à s’adapter au maximum d’utilisateurs possibles selon leurs préférences.
Selon le RPM sélectionné, le Precede:ON appliquera un niveau de résistance plus ou moins élevé lorsque vous pédalez. Plus votre RPM est élevé, moins vous souhaitez de résistance. Vous indiquez en effet au système que votre nombre de tours par minute est élevé : pour ce faire, le Canyon lâche du lest et rend le pédalage plus lâche.
À l’inverse, plus votre RPM est faible, plus vous souhaitez de résistance. Cette résistance intervient dès le démarrage et vous accompagne lors de vos accélérations. Comme expliqué ci-dessus, l’idée est donc de trouver un RPM équilibré entre le plat, les côtes et le démarrage, car le niveau de résistance, qui s’adapte forcément à la vitesse utilisée (gérée par la transmission automatique) correspondra toujours au RPM sélectionné.
Le principe de la transmission Enviolo Automatiq Sport est plus simple à comprendre : au lieu de passer les vitesses manuellement, le système le fait pour vous. En revanche, vous n’exercez aucun contrôle, quel qu’il soit, sur le passage des rapports. C’est-à-dire que l’Enviolo vous ramène forcément à la vitesse 1 lorsque vous êtes à l’arrêt ou à une allure très basse.
Globalement, le système fonctionne parfaitement : le passage des vitesses s’effectue avec fluidité, en silence et s’adapte très bien à votre allure. Sauf que la cadence de votre RPM peut parfois rendre l’expérience frustrante. Et c’est là tout l’enjeu du fameux équilibre qui compose l’équation parfois complexe du vélo.
Mon cas d’usage m’a amené à définir un RPM de 65, que je considère juste par rapport à ma cadence de pédalage. Ce RPM s’est avéré bon sur du plat et des côtes, mais absolument pas adapté à mes départs. En vitesse 1 (puisque le système vous y ramène systématiquement à l’arrêt), ce RPM vous donne l’impression de mouliner dans le vide.
Certes, le moteur Bosch et son couple de 85 Nm apportent puissance et dynamisme (voir ci-dessous), mais cette sensation de moulinage au moment de repartir constitue une gêne. Du moins dans mon cas. Le passage automatique aux rapports supérieurs ramène la situation à la normale, mais il faut pour cela prendre un minimum de vitesse.
En revanche, un cycliste cherchant une forte résistance du début à la fin ne devrait pas rencontrer le même problème. Mais faut-il encore aimer l’effort intense qui vous attend sur des dénivelés.
Pour les utilisateurs à l’aise, modifier votre RPM en cours de route est une possibilité. La vigilance est forcément de mise puisque votre attention baisse, mais au bout de quelques sorties, la manipulation se fait plus naturellement. Avant une côte par exemple, vous pourrez alors augmenter votre RPM pour la gravir plus facilement.
Ce type de système est cependant conçu pour trouver son RPM idéal et ne plus y toucher par la suite. Ajuster le sien à chaque démarrage constituerait donc une pratique contraignante. Acheter ce vélo nécessite donc de s’y intéresser en profondeur et d’ajuster son comportement selon vos envies du moment.
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Le Canyon Precede:ON se prête très bien pour les trajets urbains. Vous avez ici affaire à un vélo polyvalent aussi bien adapté pour les courtes, moyennes et longues distances, mais aussi aux chemins de terre si l’envie vous prend d’explorer quelques spots plus ruraux.
La position de conduite semi-sportive vous incite à exploiter tout le potentiel du moteur. Mais le cycle peut aussi faire preuve de mesure selon les différents modes d’assistance (voir plus bas), et s’acclimate finalement bien à beaucoup de styles de conduite.
C’est clairement l’un des gros points forts du Canyon Precede:ON. Son puissant bloc moteur Bosch Performance Line CX Gen 4 associé à 85 Nm de couple délivrent des performances impressionnantes avec les niveaux d’assistance les plus élevés. Il en existe cinq au total : Turbo, Sport, Tour, Éco et Off (aucune assistance).
En mode Turbo, les pédales deviennent ultra sensibles : le moindre coup apporte une puissance instantanée. Pensez à bien serrer les manettes de freins pour éviter tout démarrage acciden
07/03/2021 05:00 PM
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